Scandale dans le football turc : 371 arbitres liés à des comptes de paris, 152 ont effectivement parié

La Fédération turque de football (TFF) a révélé un vaste scandale d’intégrité après avoir découvert que des centaines d’arbitres possédaient des comptes sur des plateformes de paris, et qu’une partie d’entre eux avait placé des mises de manière régulière.

Le président de la TFF, İbrahim Hacıosmanoğlu, a déclaré que sur 571 arbitres actifs dans les ligues professionnelles, 371 détenaient des comptes de paris, tandis que 152 ont effectué des mises sur les cinq dernières années. Un arbitre aurait réalisé plus de 18 000 paris, et 42 autres auraient parié sur plus de 1 000 matchs chacun.

L’enquête interne a consisté à examiner les relevés financiers et les historiques numériques des arbitres. Les dossiers ont été transmis au Conseil de discipline du football professionnel, chargé d’appliquer l’article 57 du code disciplinaire de la TFF. Les sanctions prévues vont de trois mois à un an de suspension, voire à une interdiction à vie en cas de preuves de manipulation de matchs.

Selon la TFF, sept arbitres de Süper Lig, quinze arbitres assistants et plusieurs dizaines d’officiels des divisions inférieures font actuellement l’objet d’investigations. Le parquet turc a également été saisi pour examiner les transactions de paris et les données de matchs.

Hacıosmanoğlu a qualifié cette découverte de « moment décisif pour le football turc », assurant que la fédération « prendra toutes les mesures nécessaires pour préserver l’intégrité du jeu ».

Le scandale a provoqué un véritable séisme dans le monde du football turc. Des clubs majeurs comme Fenerbahçe, Beşiktaş et Trabzonspor ont salué la transparence de l’enquête, affirmant que les révélations confirment leurs soupçons de longue date concernant l’impartialité de l’arbitrage.

Conformément aux règlements de la FIFA et de l’UEFA, les arbitres n’ont pas le droit de parier sur le football ni d’entretenir de relations financières avec des opérateurs de jeux. Les observateurs estiment que cette affaire pourrait aboutir à des suspensions à vie, à des poursuites judiciaires et à un renforcement du contrôle sur les liens financiers entre officiels et plateformes de paris.

Ce scandale met en lumière un problème croissant dans le sport mondial : la porosité entre les fonctions d’arbitrage et les paris en ligne. Pour la Turquie, il s’agit à la fois d’une crise de réputation et d’une opportunité de restaurer la confiance dans sa gouvernance du football.