Le marché nigérian des jeux d’argent en ligne atteint ₦5,6 billions, porté par l’explosion des paris mobiles
Au Nigeria, le marché des jeux d’argent en ligne est désormais estimé à ₦5,6 billions (environ 3,6 milliards de dollars) en 2025. Cette croissance spectaculaire, tirée par les paris sportifs sur mobile, met en lumière la montée en puissance d’un secteur devenu quotidien pour des dizaines de millions de joueurs – mais aussi les failles réglementaires et les risques sociaux qu’il entraîne.
Plusieurs études publiées ces derniers jours estiment que la valeur des mises effectuées sur les plateformes de jeux et paris en ligne au Nigeria a atteint environ ₦5,6 billions en 2025. Ce volume regroupe les paris sportifs, les jeux virtuels et les casinos en ligne, et illustre à quel point le pari en ligne est devenu une pratique financière de masse.
Plus de 60 millions de Nigérians parient désormais chaque jour, principalement via des applications mobiles et des interfaces USSD. Le volume quotidien de mises dépasserait les ₦10 milliards (6 à 7 millions de dollars), les paris sportifs – en tête, le football – représentant près de 70 à 75 % de l’activité en ligne.
Cette expansion repose sur trois moteurs principaux. D’abord, la généralisation du smartphone et l’extension de la 4G ont fait tomber les barrières d’accès : plus de la moitié des adultes disposent aujourd’hui d’un téléphone intelligent, et plus de 90 % des paris en ligne se font via mobile. Ensuite, l’essor des fintechs – portefeuilles électroniques, passerelles de paiement, réseaux d’agents – permet d’alimenter les comptes de jeu en temps réel, même dans les zones où l’infrastructure bancaire est limitée. Enfin, une culture football omniprésente, centrée sur la Premier League anglaise et les championnats locaux, a transformé le pari en direct en prolongement naturel de la consommation sportive.
Le profil démographique renforce cette dynamique. Le Nigeria est jeune (plus de 60 % de la population a moins de 25 ans) et confronté à un chômage et un sous-emploi persistants. Dans ce contexte, de nombreux jeunes âgés de 18 à 35 ans considèrent les paris comme un “complément de revenu” ou une stratégie pour faire face à l’inflation, alors même que travailleurs sociaux et associations observent une hausse de l’endettement, des comportements addictifs et des détournements de frais de scolarité vers les paris en ligne.
Sur le plan réglementaire, la croissance s’inscrit dans un cadre fragmenté. Un arrêt de la Cour suprême, en novembre 2024, a confirmé que la régulation des jeux relève principalement des États fédérés, limitant la compétence de la National Lottery Regulatory Commission au seul Territoire de la capitale fédérale. Les opérateurs doivent désormais composer avec un empilement de licences et de règles étatiques, tandis que le Parlement fédéral tente de créer un socle commun via le Central Gaming Bill 2025 – un projet de loi qui instituerait une autorité nationale chargée des jeux en ligne et à distance, avec des normes unifiées en matière de licence, de fiscalité et de protection des joueurs.
Les régulateurs financiers, eux, resserrent l’étau autour des pratiques marketing et des flux liés aux jeux. La Banque centrale du Nigeria a récemment interdit aux institutions financières d’utiliser des loteries et tirages au sort comme incitations commerciales, dans le but de limiter la promotion d’offres basées sur le hasard auprès du grand public. La Securities and Exchange Commission a, de son côté, alerté sur le fait que la montée des paris à haute fréquence détourne une partie de l’épargne des investisseurs particuliers des marchés de capitaux traditionnels.
Pour les opérateurs et investisseurs, le marché nigérian des jeux en ligne à ₦5,6 billions représente à la fois une opportunité de croissance exceptionnelle et un terrain à hauts risques. D’un côté, un bassin d’utilisateurs mobile-first et une demande soutenue pour les paris sportifs ; de l’autre, une insécurité juridique persistante, une forte exposition des publics vulnérables et un débat politique de plus en plus vif sur l’impact macro-économique des paris. La manière dont Abuja et les États fédérés trancheront la question du Central Gaming Bill et des futures règles d’encadrement dira si ce boom se transforme en industrie régulée et durable – ou reste une bulle fragile au cœur de l’économie numérique nigériane.
Partager
-
Mancala Gaming présente Madame Veyra. La...Mancala Gaming présente Madame Veyra, un...December 24, 2025
-
REEVO s'associe à InOut Games pour enric...REEVO est heureux d'annoncer un nouveau ...December 24, 2025
-
Le casino Simba de Nairobi accueillera s...Le prestigieux casino Simba de Nairobi a...December 23, 2025