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La Birmanie lance une campagne nationale contre la fraude télécom et les réseaux de jeux d’argent en ligne

Le gouvernement militaire birman a annoncé une campagne nationale de grande ampleur contre la fraude télécom et les jeux d’argent en ligne illégaux, s’appuyant sur un nouveau comité de supervision de haut niveau, la démolition massive de “scam centers” et le rapatriement de dizaines de milliers d’étrangers impliqués dans des opérations à KK Park et Shwe Kokko.

Lors d’une conférence de presse organisée à Yangon le 14 décembre, les autorités birmanes ont présenté leur offensive contre la fraude télécom et les jeux d’argent en ligne comme une campagne nationale structurée. Zaw Min Tun, chef de l’équipe d’information du Conseil national de défense et de sécurité, a qualifié ces activités de “menace pour la sécurité nationale”, affirmant qu’elles sapent la confiance du public, la sécurité économique et la stabilité du pays, et réaffirmant une politique de “tolérance zéro”.

Le cœur institutionnel de cette campagne est le Comité central de supervision pour la lutte contre la fraude télécom et les jeux d’argent en ligne, créé le 10 décembre. Placé sous la présidence du ministre de l’Intérieur, le lieutenant-général Tun Tun Naung, ce comité de 16 membres réunit plusieurs ministres, le gouverneur de la banque centrale, des responsables de la police et des commandants régionaux afin de coordonner les opérations, d’établir des procédures standard et de renforcer la coopération internationale, avec l’objectif déclaré d’empêcher toute exploitation de ces activités illégales sur le territoire birman.

Les responsables ont mis en avant une série d’“opérations spéciales” menées depuis deux ans dans les enclaves de Shan et de l’État Karen, dont Laukkai, Shwe Kokko et le complexe KK Park à la frontière thaïlandaise, connus pour abriter des réseaux de cyber-escroquerie et de jeux en ligne clandestins. Selon les chiffres officiels, plus de 70 000 étrangers contraints de travailler dans ces centres auraient été identifiés et rapatriés vers 54 pays depuis fin 2023, dans le cadre d’actions conjointes avec les autorités chinoises et thaïlandaises.

Sur le terrain, le gouvernement affirme avoir démoli une part importante des infrastructures liées aux escroqueries et aux jeux illégaux. Dans le seul KK Park, plus de 440 bâtiments sur 635 identifiés comme illégaux auraient déjà été détruits, tandis que, dans la zone de Shwe Kokko, des dizaines d’autres structures ont été inspectées, scellées puis démontées. Le matériel saisi – ordinateurs, téléphones, terminaux satellites, etc. – est systématiquement détruit pour éviter toute réutilisation.

Les autorités présentent cette campagne comme une “responsabilité nationale” et appellent les États partenaires ainsi que les organisations internationales à intensifier le partage de renseignements, l’assistance technique et la coopération pour le rapatriement des victimes et des suspects. De leur côté, des ONG et observateurs rappellent que ces complexes ont longtemps fonctionné avec la complicité ou la tolérance de groupes armés et d’acteurs locaux, et estiment que la destruction des sites ne suffira pas si les réseaux financiers et politiques d’une industrie de la cyber-escroquerie évaluée à près de 40 milliards de dollars US par an dans la région ne sont pas, eux aussi, démantelés.

Pour l’écosystème plus large du jeu et des paris en Asie, la campagne birmane illustre à la fois le durcissement contre l’offre de jeux en ligne non licenciée liée aux scams, et le rôle croissant de la coopération transfrontalière pour démanteler des réseaux criminels qui utilisent l’image des jeux et plateformes de paris comme façade pour la cybercriminalité et la traite d’êtres humains.

Publié December 20, 2025 par Brian Oiriga
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