L’Indonésie met la pression sur Cloudflare après avoir constaté que 76 % des sites de jeux illégaux utilisent son infrastructure

Le 19 novembre 2025, lors d’une conférence de presse à Jakarta, le Ministry of Communication and Digital Affairs (Kominfo) a appelé la société Cloudflare, Inc. à coopérer activement à la lutte contre les jeux d’argent en ligne illégaux, après avoir constaté qu’une large majorité des sites échantillonnés utilisaient ses services de réseau.

Le directeur général Alexander Sabar a indiqué qu’une étude portant sur 10 000 domaines en date du 1er–2 novembre avait montré que plus de 76 % de ces sites recouraient aux fonctionnalités de Cloudflare (CDN, masquage d’IP, transferts rapides de domaine) pour contourner les mécanismes de blocage indonésiens.

Le ministère a placé Cloudflare sur la liste des 25 fournisseurs de systèmes électroniques (PSE) non enregistrés à ce jour, conformément au règlement ministériel n° 5/2020. Un délai de 14 jours ouvrables a été accordé pour la mise en conformité, au risque de sanctions administratives pouvant aller jusqu’à la suspension de ses services.

Cette initiative indonésienne illustre les défis posés par la régulation des jeux en ligne : les opérateurs exploitent des infrastructures globalisées pour échapper à la juridiction locale. En visant Cloudflare, Jakarta affirme sa volonté de reconquérir sa souveraineté numérique et de mieux contrôler les activités transfrontalières de jeux d’argent.

Pour les opérateurs de jeux régulés, prestataires de services de paiement et affiliés, le message est clair : recourir à des fournisseurs d’infrastructure mondiaux peut désormais représenter un risque réglementaire dans des pays comme l’Indonésie. Cela pourrait modifier la façon dont les opérateurs structurent l’hébergement, l’enregistrement de domaines et la diffusion de contenus dans des marchés à forte exigence d’application.